mercredi 6 février 2013

Argo et la vie étudiante




Tout est fait ici pour s'épanouir, notamment par le travail et l'étude.

Je suis donc allée au cinéma du campus voir (enfin) le dernier Ben Affleck, et je n'ai pas été déçue. Le film m'a plu, pour son suspens, bien que l'image de l'Iran soit, à mon sens, loin de la réalité de l'époque, lors de la révolution islamique et de la prise d'otage à l'ambassade américaine de Téhéran en 1979.
La dépiction des iraniens est écoeurante, comme s'ils étaient un ramassis de sauvages, violents, xénophobes et finalement suffisamment stupides pour se laisser berner par un scénario de film de science-fiction. La seule iranienne digne de respect doit finalement prendre la fuite en Irak après avoir gardé le silence et couvert la présence des six membres de l'ambassade américaine cachés au domicile de l'ambassadeur canadien... Ben Affleck se fout-il du monde ? Peut-être.

Le film m'a plu, donc, et j'ai vibré, évidemment, lorsque les diplomates craignaient pour leur vie. J'ai éprouvé du malaise, vraiment. L'atmosphère franchement anxiogène est une réussite. J'ai ressenti un véritable soulagement lorsque l'avion décolle, en voyant s'éloigner les voitures de police poursuivant une dernière fois ces fugitifs innocents. Le bouillonnement de sentiments m'a fait verser des larmes parce que j'avais véritablement peur pour eux, même en connaissant l'histoire. On y croit. J'y ai cru, et j'y croirais encore si je devais le revoir, mais après réflexion, l'image véhiculée est franchement négative et participe à la haine que nombre d'Américains ressent envers l'Iran aujourd'hui.

Finalement, le plus intéressant reste la réaction de certains étudiants dans la salle. Les cris d'excitation, les apostrophes à l'encontre des gardes, les applaudissements à la fin. Le patriotisme américain, en somme. Et j'ai tout ressenti en même temps : la surprise, la colère, le soulagement, la fierté, l'empathie, le dégoût. Une explosion de sentiments. Ben Affleck dénonce les exactions et la culpabilité de son gouvernement au début du film, et il semblerait que l'audience ait oublié l'axe qu'il a emprunté, ne comprenant que le premier niveau de lecture, et non le cynisme avec lequel le réalisateur dénonce les excès de son pays.







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