samedi 16 février 2013

Young Adults


Charlize Theron, à part dans Monster, c'est pas ma tasse de thé. D'ailleurs, même si son interprétation d'Aileen Wuornos était brillante, elle avait finalement été écaillée par son discours lors de sa remise de l'Oscar de la meilleure actrice en 2004. Elle avait juste oublié de dire un mot sur celle qu'elle venait de camper et qui s'était faite exécuter deux ans plus tôt.


Donc Charlize Theron, c'est pas ma tasse de thé. Et puis je l'avais retrouvée dans la Vallée d'Ellah, superbe à nouveau.

Puis son rôle complètement inutile dans Prometheus m'avait à nouveau déçue, peut être justement parce que le film ne m'avait pas plu, malgré un casting génial.

Blanche Neige et le Chasseur d'ailleurs ne m'a pas marquée.

Et finalement, Netflix m'a proposé de regarder Young Adults. Je m'attendais à une comédie dénonçant le manque de maturité d'une trentenaire narcissique, ancienne reine du lycée mais le ton est bien plus grinçant, et j'ai encore du mal à me dépatouiller avec mon interprétation de ce film. Dans tous les cas, je n'ai pas ri. La bande-annonce promettait pourtant quelque chose de léger. Une jolie mais insupportable Mavis Gary de 37 ans à qui tout sourit, cherchant à récupérer son ex Buddy Slade, maintenant marié et père d'un nourrisson. 


Ce n'est pas tout-à-fait ce que Jason Reitman m'a fait voir.  
La scénariste et le réalisateur se moquent-ils de l'Amérique urbaine comme provinciale, où règnerait l'ennui et la folie ?  
Mavis a quitté son village natal et tout le monde l'envie pour ça. Parce que franchement, la campagne, ça craint. Blonde platine au physique plantureux, elle a réussi professionnellement et vit à Minneapolis... 
Tout le monde la hait, elle le mérite et le leur rend bien.
Sauf que derrière ça, elle porte une perruque, est en réalité ghost writer dont les romans ne sont que des demi-succès, vit comme une adolescente attardée qui sort, boit, couche, se tient bien loin de l'aspirateur et du balais et a pour seule compagnie une bouteille de whisky et un misérable chien auquel elle ne fait même pas attention. 
Elle a tout pour être heureuse, et en a conscience, mais ne cesse de vouloir se justifier et expliquer que ce n'est pas parce qu'on a tout qu'on est transcendé par le bonheur. C'est d'ailleurs le sujet d'un de ses romans. 
Un peu comme avec Patrick Bateman, on l'aime pas, mais on sympathise, éprouvant de l'empathie pour la malade. 

On s'attend jusqu'au bout à la catharsis, à la rédemption, au rachat en finissant avec le gentil grassouillet victime du déchainement de violence homophobe dont la beauté est cachée (Patton Oswalt). Mais non. Qui fait ça ? Personne. 
Et ce personnage est franchement pathétique et décalé. Littéralement. Pas en phase avec sa ville d'origine qu'elle est si fière d'avoir fuie, mais elle sent le besoin d'y retourner pourtant, pour convaincre son ancien petit ami de repartir à Minneapolis avec elle, et pour parader. Pas en phase avec elle-même non plus, puisque Mavis présente des troubles du comportement. Notre bipolaire dépressive est alcoolique. Ses parents ne sont pas démonstratifs ni même aimants. Elle n'a pu être mère. Et est déjà divorcée. Elle porte clairement les stigmates d'une souffrance sociale et affective pathologique. 

Mais en même temps, c'est une vraie connasse, et faut pas l'oublier. 








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