dimanche 17 mars 2013

Les retours



Place des Abbesses

Je suis rentrée à Paris pour quelques jours de vacances. J'en profite pour voir mes amis, m'imprégner de l'atmosphère de cette ville que j'aime tant, et apprécier les petits plaisirs bien français : déambuler dans les rues montmartroises, dénicher des perles dans les friperies du coin, déguster une chocolatine le matin et un poulet rôti-pommes de terre le dimanche midi.

Évidemment, comme le gigot d'agneau et le foie gras ne font partie de mes habitudes alimentaires, je me suis débrouillée pour aller explorer le diner du Marais, Breakfast in America, le jour même de mon arrivée, puis pour me rassasier avec un bagel et un cheesecake à Factory & Co le lendemain avant d'aller retrouver un groupe d'amis autour d'une délicieuse sangria.

Factory & Co

C'est un retour temporaire, éphémère, et donc un retour grandement apprécié. Comme dit ce dicton bien connu, on ne se rend compte de la valeur des choses qu'une fois qu'on les a perdues, à ceci près que je n'ai pas perdu Paris et étais déjà bien consciente du bonheur et de la chance d'y vivre ces derniers mois, en particulier depuis la réception de ma lettre d'admission.


Un retour temporaire et une mise en abîme : je regarde depuis mon confortable canapé parisien Les Revenants.

Moi qui suis pleine de préjugés et ne suis donc pas vraiment attirée par les productions françaises, qu'elles soient musicales ou cinématographiques, je dois reconnaître avoir été très surprise par la naïveté avec laquelle j'appréhendais cette série, et par ma réception. Je viens de terminer la saison en un week-end et ai déjà hâte de regarder la suite... que je devrai attendre fort longuement.

Le concept de cette série est excellent, l'ambiance nébuleuse et anxiogène, l'intrigue bien ficelée, avec évidemment cette trame classique de destins croisés avec des personnages profondément humains et superbement interprétés, une qualité d'image qui me fait ravaler mes critiques antérieures, un esthétisme auquel je suis franchement réceptive et une bande son à faire frémir.


Des morts reviennent de nulle part, tentent de reprendre leur vie où ils l'avaient laissée. On est bien loin des hordes de morts-vivants piqués par un insecte ou tombés malades on ne sait comment et qui ravagent la ville à la recherche de chair fraîche... Ici le sang n'est pas ce qui effraie. La terreur s'installe progressivement, non pas parce qu'ils reviennent.
On est dans un petit village de montagne où tout le monde se connait et où les ragots vont bon train, qui nous rappelle le Trièves à Chichilianne où Jean Giono nous baladait avec Langlois, ou plus récemment les forêts de l'état de Washington dans la ville imaginaire de Twin Peaks comptée par Lynch et Frost...
L'accent est ici mis non sur l'action mais davantage sur la psychologie des personnages, la perte des êtres chers, les réactions face au retour chez ceux qui reviennent comme chez ceux restés vivants...

Particulièrement réceptive aux livres, bandes dessinées ou films post-apocalyptiques, je reconnais avoir une fascination morbide pour les histoires de zombies et d'apocalypse relative, comme de nombreuses personnes, et me prends à imaginer parfois ce qu'il me faudrait faire si jamais une telle chose arrivait, comme de nombreuses personnes. Je bidouille alors des plans d'échappée et prépare un sac à dos pour la fuite après avoir passé des heures sur ThinkGeek

Les revenants vont plus loin dans l'analyse, même si ma découverte de la série est encore bien fraîche, mais cette dernière me permet d'apprécier davantage encore mon retour en terre natale.


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